ÉCOLOGIE
Low-tech et High-tech : Quel(s) impact(s) sur notre planète ?
Qu’entend-on par écologie ?
L’écologie ne se limite pas à la protection de la nature.
Elle englobe l’interaction entre les êtres vivants et leur environnement, y compris les technologies que nous utilisons au quotidien.
Si les termes « low tech » et « high tech » vous semblent flous :
L’high tech et son solutionisme à toute épreuve
Smartphones, ordinateurs, objets connectés, agents IA… Toutes ces innovations high-tech n’arrêtent par de nous surprendre par leurs performances et leurs promesses futuristes. Devenu des besoins, des indispensables dont il nous est presque impensable de s’en séparer, l’high tech a vu son essor notamment grâce au techno-solutionnisme et au modèle capitaliste.
Mais à quoi fait-on référence en parlant de techno-solutionnisme ?
Tout simplement au fait que la technologie est notre seule solution. Une solution viable qui nous permettra de résoudre tous les problèmes de nos société et du monde. Cela englobe le domaine de la santé, de l’économie et aussi de l’environnement.
Cette idéologie est né à l’Université de Stanford et a été popularisé dans la Silicon Valley par des figures comme Jeff Bezos et Elon Musk. Son rayonnement a continué de croitre pour atteindre de nombreuses autres sociétés et plus particulièrement la France. Les politiques publiques en françaises favorisent d’ailleurs principalement ce modèle, axé sur les startups high tech et l’innovation.
Le low tech dans tous cela ?
Le techno-solutionisme est-il efficace ?
Découvrons le en vidéo !
Le saviez-vous ?
Le techno-solutionnisme, une ancienne vision hippie !
Le techno-solutionisme trouve ses origines chez les hippies des années 1960. Ils voyaient dans la technologie un moyen d’expression et de liberté. Le Whole Earth Catalog, véritable bible de l’innovation, recensait déjà des outils permettant de s’affranchir du système.
Aujourd’hui totalement récupéré par les plus grandes industries du high tech, le techno-solutionnisme n’est plus un moyen de s’affranchir, bien au contraire, il est devenu un outil pour servir le système en place.
L’empreinte écologique des objets high tech
Une solution écologique illusoire ?
Comme démontré dans la vidéo de Mr ContraDico, encore aujourd’hui, certains politiciens se servent du techno-solutionisme pour justifier leurs idéologies anti écologie. Ou du moins pour minimiser l’impact écologique déjà existant de nos usages et modes de vies ultra consommateurs.
Pourtant, d’un point de vu extérieur la technologie semble être la solution dans laquelle investir ! Pourquoi ne serait-elle pas une réponse face aux crises environnementales ? Grâce à elle nous avons développé de nombreuses énergies renouvelables comme l’énergie solaire et photovoltaïque, l’énergie éolienne ou l’énergie hydrolique. Tous cela sans énoncer le développement massif de nos villes toujours plus intelligentes avec des innovations visants à revégétaliser nos espaces urbans (avec des toits végétalisés par exemple) et augmenter nos puits de carbons.
Toutefois, toutes ces innovations dépendant massivement d’infrastructures énergivores.
Le numérique, par exemple, est souvent présenté comme plus écologique que les société traditionnelles. Pourtant, l’empreinte carbonne du numérique est loin d’être négligeable. On parle de 10% de l’électricité mondiale, une consommation supérieur à l’industrie aérien avant la crise du COVID-19.
3 objets high tech à l’empreinte écologique élevée
La voiture électrique
Le smartphone
Les data centers
Le paradoxe de l’effet rebond
C’est-à-dire que plus une technologie devient efficace, plus nous avons tendance à l’utiliser… jusqu’à parfois annuler les bénéfices initialement espérés.
Prenons l’exemple des data centers. Ils deviennent de plus en plus performants, les algorithmes d’optimisation permettent de stocker davantage d’informations avec moins d’énergie… mais en parallèle, la quantité de données générées explose. Streaming en ultra-haute définition, multiplication des objets connectés, stockage massif sur le cloud : autant d’usages qui renforcent notre dépendance aux infrastructures énergivores, annulant progressivement les économies réalisées par les avancées technologiques.
Un autre exemple frappant est celui des réseaux 5G (et bientôt 6G). Présentés comme une révolution en matière de rapidité et de connectivité, ces réseaux nécessitent cependant une densification massive des antennes et des serveurs pour fonctionner. Cela implique des millions de nouvelles installations, une hausse de la consommation électrique et une accélération du renouvellement des équipements électroniques. Chaque nouveau progrès dans le domaine numérique entraîne une demande accrue en ressources, au lieu d’encourager une sobriété numérique pourtant essentielle face aux défis environnementaux actuels.
L’obsolescence programmée, quant à elle, pousse encore plus loin cette logique du renouvellement permanent. Smartphones, ordinateurs, électroménager… de nombreux appareils sont aujourd’hui conçus pour être remplacés rapidement. Batteries non remplaçables, mises à jour qui ralentissent les anciens modèles, pièces détachées indisponibles : autant de stratégies qui conduisent à une explosion des déchets électroniques. Chaque année, plus de 50 millions de tonnes de déchets électroniques sont produits dans le monde, dont une infime partie est réellement recyclée. Et pendant que nous remplaçons nos appareils toujours plus vite, l’extraction des métaux rares nécessaires à leur fabrication continue d’épuiser les ressources naturelles et de polluer les écosystèmes.
Il est essentiel de s’interroger sur le bilan environnemental global des innovations high-tech.
Le Low tech : une alternative durable ?
Face à ce constat, le mouvement low tech prône des innovations sobres, réparables et adaptées aux besoins réels des utilisateurs. Contrairement à la logique high tech, la pensée low tech vise une pérennité sur des années, voir des siècle, sans générer d’obsolescence. On se base sur des matériaux durables, sans extractions polluantes. Et on conceptualise des objets, des innovations responsables !
Ainsi, on réduit l’impact environnementale, limite la destruction des écosystèmes et donc de notre environnement. Le low tech s’inspire des cycles naturels, de « ce que l’on trouve dans la nature » pour obtenir des résultats sans dépendre de stocks épuisables.
Le défi principal à l’heure actuelle avec le low tech est d’arriver à passer d’une recherche orientée vers la performance et la surconsommation à une innovation tournée vers la soutenabilité.
Le monde du numérique se transforme
Reprenons le cas des data centers, pour un web moins énergivore. Les serveurs mutualisés permettent de réduire l’empreinte énergétique en partageant les ressources informatiques entre plusieurs utilisateurs, évitant ainsi la surconsommation d’électricité et la multiplication de machines sous-exploitées.
Certaines structures vont encore plus loin avec des serveurs low-tech :
- Fonctionnant avec des processeurs peu gourmands en énergie.
- Hébergés dans des lieux passifs, comme des bâtiments bien isolés pour limiter les besoins en refroidissement.
- Utilisant des énergies renouvelables pour leur alimentation.
Un exemple emblématique est le projet Low-tech Lab, qui explore des solutions pour un numérique plus résilient, comme l’hébergement de sites web sur des serveurs basse consommation.
Découvrez l’une des initiatives du Low Tech Lab : Comment réduire son impact numérique
Un modèle plus abordable pour notre société ?
Connaissez vous le techno-dicernement ? Il ne s’agit pas de rejeter le progrès mais de choisir avec pertinence où et comment appliquer le High-Tech. On opte pour un usage réfléchi des technologies
- Limiter les objets jetables et encourager la réparation. Redonner de la valeur aux objets en favorisant leur entretien et leur durabilité.
- Repenser l’innovation pour qu’elle serve des usages essentiels. Plutôt qu’un smartphone toujours plus performant, pourquoi ne pas privilégier un téléphone réparable et durable ?
- Favoriser la sobriété plutôt que l’efficacité seule. Plutôt que d’augmenter la performance énergétique des appareils, pourquoi ne pas en limiter simplement le nombre et l’utilisation ?
Si l’on souhaite réduire notre empreinte écologique, il ne suffit pas de s’intéresser aux technologies elles-mêmes : nos modes de vie jouent un rôle central. Une alternative existe, basée sur des solutions low-tech qui permettent de consommer moins tout en conservant un confort de vie acceptable.
